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En même temps que ces rongeurs dénaturés, la France, le monde ont découvert, sur les plateaux de télévision, le visage de l'"homme aux rats". Figure joviale, silhouette bonhomme, tour de taille épanoui, verbe facile. Avec cela, une part d'ombre, les verres fumés qui masquent le regard, la moustache qui la lèvre, la voix légèrement nasillarde qui déroule la démonstration dont rien ni personne ne saurait le dévier.
Dès 2006, il prépare, clandestinement, [url=http://www.ilyav.com/uggpascher.php]boots ugg pas cher[/url] l'expérimentation dont les résultats affoleront l'opinion. Le scénario est digne d'un film d'espionnage. Nom de code : "In vivo". Pendant deux ans, 200 rats seront nourris avec des croquettes de ma?s transgénique NK 603 de Monsanto, traité ou non au Roundup, ou encore abreuvés avec de l'eau "enrichie" en désherbant. Un laboratoire, localisé depuis par Mediapart, sera aménagé en cachette près de Saint-Malo. Une tonne de [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] semences génétiquement modifiées cultivées en catimini au Canada puis embarquées jusqu'au Havre. L'équipe, une petite vingtaine de collaborateurs aux t?ches cloisonnées, astreinte au silence.
De son adolescence, il garde le d'une vie modeste, dans un , qui lui forge "un caractère indépendant, trempé aux épreuves". Il s'évade dans les romans d'aventures et d'anticipation, ou dans l'écriture de nouvelles fantastiques. Plus tard, il aimera les poètes, le jazz, Soline - sa femme, rencontrée à 20 ans à une exposition qu'il avait organisée -, la nature aussi, où il se réfugie chaque fois qu'il le peut, "seul avec les cailloux, la terre, les arbres".
Lundi, Gilles-Eric Séralini a lancé à ses opposants : "Libre à vous d' une société où un OGM n'est pas testé plus de trois mois, où un herbicide n'est pas évalué plus de quelques semaines. Moi, je ne l'accepte pas."
Cette célébrité, il dit ne pas l' cherchée. Simplement, il se doit de défendre son [url=http://cgi.ebay.com.au/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=140732749694]peuterey La haine de Bruxelle[/url] travail. De ne pas le terrain libre à ses détracteurs. Ceux, dit-il, qui "mettent en cause mon honnêteté, me traitent d'activiste ou de clown". De faiseur de "junk science" (pseudoscience). De "marchand de peur", a un jour écrit le généticien Marc Fellous, président de l'Association fran?aise des biotechnologies végétales. Ceux qui le c?toient décrivent, eux, "un homme de conviction et de , un chercheur compétent, déterminé, dont le courage force le respect". Lui, ne se pose pas en justicier : "On me colle sur le paletot des étiquettes de militant ou de lanceur d'alerte. Mais je fais juste mon boulot d'enseignant-chercheur, qui est de à la société ce que je trouve."
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Pendant neuf ans, de 1998 à 2007, il siège à la Commission du génie biomoléculaire chargée d'évaluer et d' les OGM, s'opposant avec opini?treté aux partisans des cultures transgéniques. Dans le même temps, il fonde en 1999, avec , le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), dont il préside le conseil scientifique. Depuis, il ne cesse de "le laxisme criminel des experts", ceux qui "ont fait une poubelle de notre monde et de notre corps", qui "laissent des [url=http://www.mquin.com/giuseppezanotti.php]giuseppe zanotti sneakers[/url] familles balafrées par des maladies obscures".
Il [url=http://www.mansmanifesto.fr/category/doudoune-moncler/‎]doudoune moncler[/url] s'agissait d'"éviter toute fuite qui aurait pu sa publication", se défend le biologiste. La précaution, il est vrai, ne relève pas de la pure parano?a, si l'on en juge par les pressions qui s'exercent aujourd'hui sur l'éditeur de Food and , pour que celui-ci se rétracte et retire de sa revue l'article sulfureux, pourtant d?ment accepté par un comité de lecture. Excommunication, au sens propre, de l'hérétique !
Les chercheurs du Criigen, même quand ils ne se prononcent pas sur le fond, volent à son secours. "Le protocole expérimental n'est pas bon ? Très bien ! Cela signifie qu'il faut toutes les études qui ont servi à les plantes transgéniques actuellement sur le marché, puisqu'elles ont le même protocole", dit le généticien Pierre-Henri Gouyon : même souche de rats, mêmes effectifs, mais avec des tests menés, chez Monsanto, sur 90 jours seulement. "Je ne sais pas si Séralini a raison ou tort, ajoute-t-il. Ce dont je suis s?r, c'est que pour le , des études de grande ampleur et de long terme sont nécessaires."
La suite est connue. Gilles-Eric Séralini produit un terrifiant tableau clinique : [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] tumeurs mammaires en série, nécrose du foie, inflammations rénales, mortalité vertigineuse. Tour à tour, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, les six académies savantes fran?aises, le des biotechnologies, l'Agence nationale de de l'alimentation, de l'environnement et du travail, mettent en pièces ses conclusions. La souche de rats utilisée développe spontanément des tumeurs sur le long terme. Le nombre de rongeurs enr?lés, avec des groupes témoins de dix m?les et dix femelles seulement, insuffisant pour en des statistiques pertinentes.
Son br?lot a pourtant été mis en scène par une opération de marketing très éloignée des standards académiques, dont il assure aujourd'hui, sans états d'?me, le service après-vente. [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]moncler outlet[/url] Passons sur la publicité faite, à la faveur de l'emballement médiatique, à son livre Tous cobayes ! (Flammarion, 224 p., 19,90 euros) et à son pendant cinématographique [url=http://www.achbanker.com/homes.php]www.achbanker.com/homes.php[/url] Tous cobayes ?, sortis au même moment et accompagnés d'un documentaire sur France 5. Mais que de la clause de confidentialité exigée des journalistes, triés sur le volet de surcro?t, en contrepartie de l'obtention de son étude ? Elle leur interdisait de la à l'analyse contradictoire d'autres scientifiques avant d'en compte. Transparence...
Très vite, il entre en croisade contre les organismes génétiquement modifiés. "Je ne suis pas contre les OGM en laboratoire, pour étudier le r?le des gènes, insiste-t-il. C'est une voie de synthèse de médicaments très utile." Mais, poursuit-il, "ce qui pose problème, ce sont ceux que l'on retrouve dans les champs et dans les assiettes". A ses yeux, la supercherie est "d' fait que les OGM allaient réduire l'usage des pesticides, alors que l'essentiel des plantes génétiquement [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] modifiées sont rendues tolérantes à l'herbicide le plus vendu dans le monde, le , ou produisent elles-même un insecticide".
La du secret, chez les Séralini, est une histoire de . En fran?aise, où il na?t en ao?t 1960, son père travaille comme technicien radio pour les de renseignement de l'. Sa mère est institutrice. Après l'indépendance, la famille s'installe en Haute-Savoie, puis à Nice. Il a 5 ans quand na?t son jeune frère, Marc, frappé à l'?ge de 3 mois par une encéphalite postvaccinale, qui le laissera lourdement handicapé. Gilles-Eric Séralini en a été "marqué à vie". A l'un de ses vieux amis, le botaniste-écologue , il a souvent confié qu'"il pense d'abord, dans son travail, aux enfants des générations futures".
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Lundi 19 novembre, l'audition publique organisée par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques n'a pas tranché la controverse. Mais le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a confirmé sa volonté de , au niveau européen, "le débat sur les protocoles d'autorisation des OGM".
Le doute est inoculé. Gilles-Eric Séralini, à qui certains reprochent de en solitaire, sans la caution d'un grand organisme scientifique, n'est pas seul dans son combat. Près de 200 chercheurs, "de 33 pays sur les cinq continents", insiste-t-il, lui ont envoyé des messages de soutien. Et 140 scientifiques fran?ais viennent de leurs distances avec les six académies savantes, dont la position a été arrêtée "sans débat", par "un groupe d'une douzaine de personnes". La communauté scientifique, écrivent-ils, "doit le d'erreurs passées, concernant l'amiante, par exemple".
. Gilles-Eric Séralini a gagné. Comment ne pas être glacé d'effroi, à la vue des difformités de ces animaux sur lesquels le biologiste a testé les effets d'un régime à base de ma?s transgénique et de désherbant ? Comment ne [url=http://www.mxitcms.com/tiffany/]tiffany outlet[/url] pas se que "oui, les OGM sont des poisons !", comme l'a titré le Nouvel Observateur qui avait eu la primeur de son étude parue, le 19 septembre, dans la revue Food and Chemical Toxicology ? Face au choc des images, les contre-expertises, les réfutations, les anathèmes même, sont de peu de poids.
Dans la rue, les passants l'interpellent. Aux réunions qu'il anime, le [url=http://www.dqddpx.com/E_GuestBook.asp]hollister[/url] public l'ovationne. "Au laboratoire, ?a a été la folie. Un défilé de journalistes, de caméras, de micros", raconte un de ses jeunes thésards de l'université de Caen. Il y occupe, au fond d'un couloir, un bureau exigu décoré de son dipl?me de chevalier de l'ordre [url=http://www.achbanker.com/homes.php]hollister[/url] national du Mérite et d'une photo de ses enfants : Harmonie et Alexandre (celui "qui protège les hommes" en grec), un beau résumé de son engagement.
Précoce, il passe un bac scientifique à 16 ans, entame des études de moléculaire pour "au coeur des mystères de la nature et de la vie", soutient une thèse sur les relations entre hormones et cancers, décroche une [url=http://www.lake-s.com/spring/bbs/spring.cgi]boots ugg pas cher Gaz de sch[/url] internationale qui l'exile quatre ans au , où il se forme aux biotechnologies. De retour [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie[/url] en France, il devient, à 31 ans, le premier professeur de biologie moléculaire de l'université de Caen. "Professeur [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour[/url] de 1re classe depuis 2009", précise-t-il.
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