cleoy6v2y
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Wysłany: Pon 17:56, 04 Lis 2013 Temat postu: woolrich outlet Les grandes gueules (cassées) du |
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INCARNER UN CONFLIT
Ces "grandes gueules" ne s'attardent pas sur leurs états d'?me. Mais tous ces militants avouent traversé un épisode dépressif plus ou moins sévère quand le conflit qu'ils incarnaient s'est terminé. Même quand il [url=http://www.shewyne.com/woolrichoutlet.html]woolrich outlet[/url] s'est soldé par une victoire. Pierre [url=http://www.anepf.fr]doudoune moncler[/url] Le Ménahès, ouvrier métallo et délégué CGT de la SBFM [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] (aujourd'hui Fonderie de Lorient), était le leader de 500 fondeurs frondeurs. En 2010, il a obtenu le rachat par Renault de cette entreprise de sous-traitance et évité 250 licenciements. Dans La France d'en bas face à Sarkozy (Favre, 2011), un livre préfacé par le chanteur – devenu un copain –, il raconte encore et encore la liesse qui a suivi l'annonce de la victoire, "la nuit passée tous ensemble, à fêter ?a". Mais pas un mot sur la solitude qui a déferlé ensuite, "quand tu te retrouves face à toi-même et que tu réalises que pendant des mois tu n'as fait que ?a, que ta copine est partie...".
Car [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] les , toujours en quête de "bons clients", s'arrachent, depuis quelques années, ces leaders ouvriers dont l'authenticité tranche avec la langue désincarnée des politiciens et la froideur des experts. C'est que dans une France en crise, ils crèvent l'écran à chaque apparition. Comme en janvier 2010, quand sur le plateau de "Paroles de Fran?ais" sur TF1, parmi les "intervieweurs" issus de la France d'en bas, seul Pierre Le Ménahès avait osé la confrontation directe avec . Le métallo breton, réfractaire aux grosses ficelles de la dialectique présidentielle, avait été sacré "intervieweur de l'année" sur les .
Une attitude qui, aujourd'hui encore, laisse amers ceux qui ont tant donné. D'autant que le "cas Mathieu" n'est pas isolé : avant d' avec Sarkozy, Le Ménahès avait re?u des coups de fil des instances départementales, censées "canaliser" celui qui s'était invité à la place du secrétaire général à une heure de grande écoute... "Tu vas une branlée, tu vas te instrumentaliser", lui avait lancé le responsable CGT du Morbihan pour qu'il cède la place à un apparatchik. "Les centrales, elles aiment bien téléguider, explique l'ouvrier. Avec eux, tu laisses ta personnalité sur ta table de chevet." Emancipés de l'organisation (tous ont néanmoins conservé leur carte d'adhérent), ces francs-tireurs nourrissent aussi de fortes préventions à l'égard des partis politiques. Ce n'est pas faute d' été courtisés...
On a recensé 250 divorces et deux suicides. Au milieu de ce marasme , le sort du délégué CGT qui, des mois durant, a mené l'assaut contre la direction, semble tragiquement banal. A un détail près : la direction de Continental s'acharne sur lui avec une redoutable énergie... C'est ce qu'il a plaidé le 22 [url=http://www.shewyne.com/woolrichoutlet.html]woolrich sito ufficiale[/url] janvier dernier devant le tribunal administratif d'Amiens, où il venait son licenciement, prononcé en mars 2010 en même temps que celui de six autres salariés protégés par leur statut de délégué syndical. A l'époque, l'inspectrice du travail avait validé la décision de Continental. Les syndicalistes avaient appelé le cabinet d'Eric Woerth, alors ministre du travail, à la rescousse. Un recours efficace : 6 des 7 délégués ont été réintégrés. Tous, sauf Xavier Mathieu. Selon le directeur général du travail, le syndicaliste n'aurait pas donné suite [url=http://www.taochunhua.info/?p=49#comment-217938]Gucci Belts There's Lawful There May Be Reality[/url] à l'offre de reclassement qui lui était proposée à Sarreguemines. "Le ministère a menti pour me , puisque j'ai bien donné suite à cette proposition dans les quinze jours impartis. J'ai même participé à un entretien d'embauche auquel j'ai été recalé !", s'enflamme-t-il. [url=http://www.frbiz.com/products/j-37177487/ipad_cover_cgi_005.html]barbour pas cher soldes Const[/url] En témoigne la lettre qui lui a bel et bien été adressée par Continental, le 17 novembre 2010, pour sa candidature... En attendant, il est presque en fin de droits.
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"Il y a un c?té thé?tral, voire tragique, à tout cela. Ces personnages et leurs "exploits" alimentent une certaine "légende dorée"", observe joliment le chercheur , coauteur de Sociologie des syndicats (La Découverte, 2011). Sans surprise, quand on retrouve l'ex-leader des "Conti" dans un café parisien de la gare du Nord, il est amaigri et fatigué. Comme une poignée d'autres figures pétries d'anarcho-syndicalisme (la plupart sont à la CGT) et révélées par la lutte sociale, Xavier Mathieu paie cher son militantisme ultramédiatisé. Voilà trois ans, maintenant, que l'usine de pneus où il était embauché comme confectionneur a fermé. Sur les 1 200 ouvriers licenciés, 600 pointent toujours à P?le .
Pour Xavier Mathieu, la descente s'est opérée en douceur gr?ce au réalisateur Cédric Klapisch, qui lui a proposé en 2011 un r?le de syndicaliste dans Ma part du g?teau. Puis l'ex-confectionneur est monté sur les planches dans Inflammable, de . Une révélation. Depuis, il a tourné avec Stéphane Mercurio (la fille de Siné) et, bient?t, avec . "Acteur, c'est un métier magnifique. J'ai jamais rêvé de le . C'est un avantage dans les castings", rigole-t-il. Mais l'ouvrier de Continental, titulaire d'un CAP de , doute d' l'énergie nécessaire pour une carrière d'intermittent du spectacle : "C'est la première fois de ma vie que je dois me . Les mecs sont tellement obnubilés par leurs 43 cachets [pour le statut d'intermittent] qu'on dirait des toxicos !" Pour l'instant, cantonné à des r?les de syndicaliste, il ne fait que des de sa vie, largement filmée pendant le conflit des "Conti".
Cette situation, d'autres l'ont vécue avant lui. Comme , qui travaille désormais à Gémenos, près d'Aubagne, pour Fralib (Unilever), une entreprise qui fabrique les sachets de thé Eléphant. Originaire du Havre, le syndicaliste CGT, dingue de foot, a d? sa Normandie natale et son club fétiche en 1997, après la fermeture de la première usine Fralib au Havre. A l'époque, ce fils de militants communistes et syndicaux était aux avant-postes du conflit et avait obtenu le reclassement des salariés sur le site de Gémenos. Lui ne voulait pas . "Quand l'usine a fermé, j'ai postulé avec quelques copains à la Raffinerie de Normandie. La DRH a dit : "On prend tout le monde, sauf le délégué CGT". A 35 ans, j'étais sur le carreau, grillé dans tout le bassin havrais." A l'époque, sa femme mettait des poulets en rayons dans une grande surface, vingt heures par semaine : "J'avais encore dix ans de traites à pour ma maison, mon deuxième enfant venait de na?tre. J'ai d? ."
Aujourd'hui, c'est , [url=http://www.ebay.com/itm/aw-cgi-/160623306404?clk_rvr_id=401952862072]hollister deutschland Lextrêm[/url] leader CFDT d', qui incarne la parole du tiers état ouvrier. Juste avant No?l, alors que le gouvernement négociait avec l' Mittal pour empêcher la mise en oeuvre d'un plan social sur le site lorrain, Edouard Martin, 49 ans, a fait la pression comme jamais. A l'issue de qui se tenait à Matignon le 5 décembre 2012, il comptait 103 messages de journalistes sur son portable... En quinze jours, le bouillonnant métallo était devenu le visage de la France en crise et "le pire cauchemar du gouvernement". Son "Putain... Tra?tre !", l?ché en direct à l'endroit de Jean-Marc Ayrault, quand celui-ci a annoncé que l'usine ne serait pas nationalisée, a fait le tour des télés et "imposé un nouveau rapport de force", analyse le sondeur Jean-Marc Lech, d'Ipsos. Quelques jours avant No?l, c'est que le métallurgiste a interpellé face caméras, les larmes aux yeux. "Avec lui, les épisodes du feuilleton social ne dé?oivent jamais", salue le sondeur.
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Dans son pavillon neuf des faubourgs de Lorient, à Hennebont, l'ouvrier au [url=http://www.wiis.fr]louboutin pas cher[/url] cuir de rocker entretient sa nostalgie à coups de portraits de . Il avoue : "Dans la lutte, j'étais bien. Jamais fatigué. Moi qui suis fils unique, j'ai eu la charge d'une nombreuse qu'il fallait que je protège." Shooté à l'adrénaline pendant des mois, aujourd'hui, il s'ennuie, angoisse. A 54 ans, il a quitté la SBFM en juin dernier, dans le cadre du plan Amiante. Mais c'est plus fort que lui. "Pierrot Le Che" y retourne tous les vendredis, à l'heure des permanences syndicales : "Pendant un couple d'heures, on refait le monde avec les potes." Et puis il rentre, et tourne en rond... "Mon mentor à la CGT, Roger Prado, quand il a arrêté, il s'est fait . Il est mort en 2008 d'une crise cardiaque", l?che-t-il, sérieux.
Lire aussi le portrait d'Edouard Martin :
Même départ forcé pour l' Rabhi. Il a 32 ans quand se termine le combat des Cellatex, en 2000. Le jeune agent de maintenance découvre ce qu'il en co?te d' pris la tête de la résistance au lendemain de l'annonce de la liquidation de la filature de Givet : "Je n'oublierai jamais le regard du DRH de LU, où je postulais, quand [url=http://www.diecastlinks.co.uk]hollister outlet[/url] il a réalisé qui j'étais. Lors de notre entretien en tête à tête, il m'a dit : "On cherche un technicien de maintenance, pas un syndicaliste. Je crois que vous n'avez pas le profil."" Arrivé en fin [url=http://www.sidegemeinde.com/peutereyoutlet.php]peuterey outlet[/url] de droits, l'ouvrier a fini par intégrer les instances de la CGT, à Paris.
Maurad Rabhi a refusé d'intégrer une liste divers droite aux de 2001. Edouard Martin, le délégué CFDT d'ArcelorMittal, n'a jamais donné suite aux propositions de la socialiste Aurélie Filippetti, ex-députée de Moselle, qui avait envisagé de lui "léguer" sa circonscription : "trop de compromissions". Olivier Leberquier, leader des "Fralib", cache sa sensibilité socialiste et "ne veut surtout pas de politique". Encarté chez les écologistes dans les années 1990, Xavier Mathieu a refusé l'offre de Cécile Duflot, qui l'imaginait sur une liste aux régionales [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] de 2010. Un temps proche de LO, sollicité par , très copain avec Olivier Besancenot, l'ancien "Conti" rejette en bloc toutes les sollicitations. Pour les partis, ces syndicalistes médiatisés sont pourtant des recrues de rêve : "Ils véhiculent de l'envie. Ils drainent de l'engagement. Ils permettent l'identification", liste Olivier Besancenot, admettant qu'on "les voit mal absorbés par un appareil". Le fondateur du a toutefois presque convaincu Pierre Le Ménahès de le . [url=http://www.marrakech-hotel.fr]www.marrakech-hotel.fr[/url] "Pour l'instant, on réfléchit juste à la fa?on dont on peut un pied dans les bo?tes bretonnes", temporise l'ouvrier, installé au coeur de la " rouge". C'est dans sa région, à Quimperlé, que le NPA a fait ses scores historiques. "Pour [url=http://www.diecastlinks.co.uk]hollister uk[/url] les gens désespérés, j'ai la gueule d'une victoire, concède Le Ménahès, mais j'ai toujours été un électron libre, et je ne veux pas que ?a change."
, ex-leader des "Conti" – ces ouvriers qui luttaient en 2009 pour la sauvegarde de leurs emplois à Clairoix (Oise) –, vibre. Un texto d', qui lui souhaite du bonheur pour 2013, évidemment, mais aussi "du boulot". Mathieu sourit, mais n'y croit plus vraiment. "Professionnellement, je suis cramé", l?che le syndicaliste CGT de 47 ans. On l'avait laissé en 2010 au milieu d'une forêt de micros et de caméras, quadra cogneur en sweat à capuche. Il était partout, radical, précédé d'une odeur de pneus br?lés : dans l'usine pour une AG surchauffée, au siège de l'entreprise à Hanovre, à l'Elysée pour un arbitrage, à la sous-préfecture de Compiègne pour à sac les bureaux. La direction de Continental, l'Etat, le patron de la CGT Bernard Thibault, tout le monde, alors, subissait la "déferlante Mathieu". Autant que le retour de manivelle promettait d'être sévère. Comme lui, les figures emblématiques des luttes sociales de ces dix dernières années ont souvent agi aux limites de la légalité. Et, parfois, à travers des actions spectaculaires, elles ont franchi la ligne jaune pour la lumière sur leur combat.
Ces ouvriers charismatiques propulsés aux avant-postes, forts du soutien de la base, sont pourtant loin de l'unanimité dans leurs centrales syndicales. C'est du moins ce qu'a constaté le chercheur Dominique Andolfatto : "Les appareils se méfient de ces hommes surgis de nulle part qui peuvent de l'ombre aux grands dirigeants, qui les interpellent directement, qui les critiquent quand ils tardent à (voire ne bougent pas), et qui bénéficient souvent – au moins conjoncturellement – d'une popularité qui peut les ." Alors en coulisses, les coups pleuvent. Quand Xavier Mathieu a été traduit en pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, en 2010, Bernard Thibault, à l'époque patron de la CGT, ne l'a pas soutenu, estimant publiquement que "cela reviendrait à des actes violents qu'on désapprouve". "En réalité, Thibault n'a jamais pardonné au délégué des "Conti" d' évincé les cadres de la CGT d'une importante réunion à l'Elysée, le 25 mars 2009", estime , chargé des questions d'emploi à la Confédération, qui considère que "Thibault a fait une belle boulette en l?chant Xavier".
LOIN DE L'UNANIMIT?
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