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En quelques jours, Pec, forte de 150 000 habitants en majorité d'origine albanaise, [url=http://www.jordanpascherofficiel.com]air jordan pas cher[/url] a été vidée de sa population, rapportent les réfugiés qui affluent à Rozaje, au Monténégro.
De notre envoyé spécial.
Xhevat vient de retrouver son cousin. Il est arrivé mardi matin de Pec. Depuis, ce professeur [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] de cinquante ans, campe avec sa famille dans une mosquée submergée par les réfugiés. Malgré une ou plusieurs nuits passées dans les voitures, des hébergements de fortune ou [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich bologna[/url] à la belle étoile, les réfugiés qui se pressent à Rozaje gardent une allure citadine. C'est une grande ville qui vient d'être " nettoyée ". En quelques jours, presque toute la population de Pec (150 000 habitants, plus de 80 % d'Albanais) s'est déversée dans la petite bourgade montagnarde de Rozaje, au Monténégro (15 000 habitants). Chacun cherche à obtenir des nouvelles des parents perdus de vue au cours de la semaine d'horreur que vient de vivre Pec.
Les premiers réfugiés ont commencé à arriver dès le week-end dernier. Beaucoup avaient choisi, eux-mêmes, de partir, avant que la police ou les groupes paramilitaires ne les chassent de leur logis. Mais depuis le début de la semaine, l'expulsion des Albanais est systématique. Le nettoyage de Pec a [url=http://www.jordanpascherofficiel.com]air jordan[/url] commencé par les faubourgs avant de gagner progressivement le centre-ville.
Seules quelques vieilles personnes resteraient encore en ville. Mardi soir, un groupe d'environ 20 000 personnes se pressait au poste de police qui marque la frontière entre le Kosovo et le Monténégro, près du col de Kula (1 700 mètres d'altitude). Ils étaient venus à pied de Pec, dans la plaine, à près de 25 kilomètres. À Kula, les policiers serbes fouillent et volent systématiquement les réfugiés, dérobant aux uns montres et bijoux, demandant aux autres une forte somme d'argent pour le passage. Du c?té monténégrin de la frontière, les policiers se contentent d'essayer de canaliser le flux, et les habitants, souvent slaves musulmans, de Rozaje, ont organisé une véritable noria de voitures, de camions ou de charrettes à chevaux pour acheminer les réfugiés en ville. Des milliers de personnes campent devant la gare d'autobus. Dans les rues de Rozaje, détrempées par la pluie neigeuse qui tombe depuis plusieurs jours, une ville entière attend de pouvoir poursuivre plus loin le voyage. L'objectif est le plus souvent de gagner Ulcinj, la [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] ville majoritairement albanaise du littoral monténégrin. Comme Xhevat, beaucoup de réfugiés veulent mettre le plus de distance possible entre eux et le Kosovo : " La guerre peut venir ici. Que deviendrions-nous si la Serbie s'attaquait au Monténégro ? " Les rumeurs les plus folles circulent : d'Ulcinj, déjà submergée par les réfugiés arrivés du Kosovo depuis le printemps dernier, n'est pas en mesure de faire face à ce nouvel afflux, et seuls les contrebandiers peuvent promettre, au prix fort, une poursuite du voyage.
Dimanche, un grand nombre [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour paris[/url] d'habitants de Pec ont été expulsés de leur maison et regroupés dans le palais des sports situé en face de la caserne principale de la ville, sur la route de Decani. " Nous devions être 20 000, raconte Ysmet, un médecin d'une quarantaine d'années. Le soir, un officier de l'armée est venu nous expliquer que [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] nous pouvions rentrer librement chez nous. Des commandos de tueurs attendaient ceux qui ont osé sortir. " Ismet prétend avoir vu l'exécution par fusillade d'au moins [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] cent personnes devant la caserne. Chiffre évidemment invérifiable ! Les habitants concentrés dans le palais des sports semblent avoir été déportés pour moitié vers l'Albanie, et pour moitié vers le Monténégro.
Mercredi matin, une voiture arrive dans le tout petit bourg de Gusinje, sur le lac de Plav, aux confins du Monténégro et de l'Albanie. Fazlija espère passer en Albanie pour retrouver son mari et ses enfants en bas ?ge. Tous étaient encore réunis dimanche soir dans le palais des sports, mais son mari et ses enfants ont été embarqués dans des camions qui se seraient dirigés vers l'Albanie, tandis qu'elle-même a pu retrouver son beau-frère qui disposait encore de sa voiture, et arriver mardi soir à Rozaje. Après une nuit passée [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] dans le véhicule, ils ont pris la route de Gusinje, à une soixantaine de kilomètres de Rozaje, dans l'espoir qu'un point de [url=http://www.davidhabchy.com]barbour sale[/url] passage avec l'Albanie serait ouvert.
La plupart des réfugiés doutent encore de la réalité de ce qu'ils viennent de vivre. " C'était comme dans un film d'horreur : des hommes masqués qui entrent dans les maisons pour égorger ", explique Shote, la femme de Xhevat. Lui-même a pris le risque de traverser sa ville dimanche soir pour aller [url=http://www.mansmanifesto.fr]doudoune moncler homme[/url] voir sa sour. Peu avant, des policiers avaient fait irruption chez les voisins de cette dernière, en leur disant qu'ils avaient dix minutes pour partir vers l'Albanie. " Arrivés dans la cour de l'immeuble, ils sont tombés sur un autre groupe de policiers qui leur ont dit : " Non, en fait, ce n'est pas la peine vu que vous alliez en Albanie. " Toute la famille a été massacrée. "
La famille de Xhevat vivait dans un immeuble collectif à la population mixte. " Depuis plusieurs semaines, nous surprenions les conversations de nos voisins serbes sur les balcons. Ils expliquaient même aux enfants comment il faudrait jeter des grenades dans les appartements albanais dès que les frappes de l'OTAN auraient commencé. Samedi, en descendant dans ma cave, je [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] trouve mes voisins en train de piller mes réserves de nourriture. Ils m'ont dit : " Vas t'en, rien ne t'appartient plus ici, tu es albanaise. " Ashim était particulièrement lié à une famille serbe du voisinage. " La dernière fois que je les ai vus, la grand-mère m'a dit : " Fuis, essaie de te sauver, mes enfants ne m'écoutent plus, ils veulent vous tuer. " Tous les témoignages confirment qu'en plus des unités régulières de la police, des groupes paramilitaires, comme la garde des volontaires serbes de Zejlko Raznatovic, alias Arkan, les civils serbes de la ville participent au pillage et aux massacres. Xhevat souhaite surtout que ses enfants puissent quitter la Yougoslavie. " Il y a deux semaines, mon fils de quatorze ans me demandait : " Quand les frappes aériennes commenceront, où pourrons-nous nous enfuir ? Qui nous protégera ? " Je ne pouvais rien lui répondre. "
Roger Chambaud

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